La vision des animaux Comment fonctionnent les yeux ?
19 janvier 2023
Il est parfois difficile de comprendre avec précision la vision des animaux puisque nous avons souvent tendance à penser qu'ils voient comme nous. Toutefois, selon les espèces, il n'en est rien !
L'oeil est un organe très complexe qui joue un rôle extrêmement important dans le règne animal. En effet, il est responsable de capter les rayons lumineux transmis à la rétine par l'environnement et de les traduire en influx nerveux afin que le cerveau puisse analyser les données recueillies et les transformer en informations compréhensibles. Ainsi, selon ce qu'il voit, l'animal pourvu d'une vision relativement développée peut connaître son environnement et y réagir adéquatement. Lorsqu'on parle d’yeux, il existe toutefois une grande variabilité autant sur leur apparence que sur leur capacité à « voir ».
Les types d’yeux
De l'oeil simple à l'oeil composé en passant par l’ocelle, il existe une très grande variabilité dans le type d'oeil qu'un animal peut posséder. Pourquoi ? Parce que chaque type d'oeil peut apporter des fonctionnalités différentes pour répondre aux besoins de l'animal. Allons découvrir 3 types d'oeil assez largement répandus dans le règne animal.
L'oeil le plus connu est bien sûr l'oeil simple, puisqu'il s'agit du nôtre. Attention, on retrouve ce type d'oeil chez la quasi-totalité des vertébrés. Composé d'une quantité étonnante de structures jouant chacune un rôle primordial, l'oeil simple permet de former des images uniques et nettes en traduisant les informations lumineuses recueillies par les deux yeux. Deux structures extrêmement importantes de l’œil simple sont la cornée et le cristallin dont la fonction est de faire converger ou diverger les rayons lumineux capter dans l'environnement pour qu'ils atteignent la rétine à un point précis. La rétine, pour sa part, est un peu comme une toile sur laquelle on projette une image. Celle-ci est reliée au nerf optique qui enverra l'image au cerveau, sous forme d'influx nerveux, pour qu'elle soit analysée. Ainsi, une image est formée et l'animal (ou l'humain) comprend ce qui l'entoure.
Un autre type d'oeil que nous avons l'habitude de voir est l'oeil composé. Vous savez, celui que possède la mouche ? Les yeux composés sont l'équivalent de centaines voire de milliers d'yeux simples collés les uns sur les autres. Chaque oeil, appelé ommatidie, a comme fonction de capter des rayons lumineux grâce à la cornée et au cône cristallin. Ces deux mêmes éléments que l'on retrouve dans notre oeil humain (!). La ressemblance avec notre oeil s'arrête toutefois ici. Dans l'oeil composé, plusieurs nouvelles structures possèdent des fonctionnalités propres pour aider, la mouche par exemple, à interpréter son environnement. Chaque ommatidie aura donc comme fonction de capter une partie de l'image pour, qu'une fois toutes réunies ensembles, ces images captées individuellement forment une grande fresque que l'animal peut comprendre. On a longtemps cru que la mouche, avec chaque oeil, percevait l'entièreté d'une image et donc qu'elle voyait, par exemple, des centaines de fois la même image se répéter (merci Hollywood !). Détrompez-vous, car il n'en est rien. La vision avec les yeux composés ressemble plutôt à une image pixellisée, comme celle-ci.
Source image : ApiSavoir
Finalement, le dernier type d'oeil bien répandu est l'ocelle. Ce type d'oeil est tellement rudimentaire qu'il sert principalement à capter les changements de luminosité. Ainsi, un animal doté d'ocelles sera en mesure de distinguer l'obscurité ou la luminosité grandissante, sans plus. Ce type d'oeil est souvent observé chez les animaux qui sont nocturnes et qui n'ont pas « besoin » d'une vision parfaite.
La vision
Maintenant que nous avons fait le tour des types de yeux les plus répandus, d'autres détails importants restent à expliquer pour comprendre la vision.
Lumière visible
Pour chaque sens, des récepteurs spécialisés existent. Ceux-ci sont nécessaires pour capter les informations de l’environnement pour que celles-ci soient envoyées au cerveau pour être analysées et acquises. Pour la vue, ce sont les photorécepteurs qui accompliront ce rôle de capter les photons (particules lumineuses chargées d’énergie). Ces photorécepteurs nous permettent de voir « la lumière visible ». Elle correspond au type de rayonnement que l’œil humain est en mesure de capter et ce sont les photorécepteurs qui joueront ce rôle.
Source image : Arnaud Frich
Bâtonnets : Efficaces dans des circonstances de faible luminosité. Ils sont utiles pour la vision de nuit et permettent de détecter ce qui nous entourent dans des tons de gris. Présents en très grande quantité chez les animaux nocturnes.
Cônes : Efficaces en présence d'une grande luminosité. Ils permettent de voir les couleurs. Présents en grande quantité chez les animaux diurnes.
Cônes, bâtonnets, mais qu'en est-il pour nous ? L'humain possède à la fois des cônes et des bâtonnets. Ces derniers sont présents en moins grande quantité puisque nous sommes principalement actifs le jour. Avec plus de 6 millions de cônes, l'homme est en mesure de percevoir une grande variété de couleurs. Nous sommes des animaux dits trichromatiques. Rassurez-vous, cela ne veut pas dire que nous avons un 3e oeil caché quelque part ! Trichromatique ramène plutôt à la capacité de voir les trois couleurs de base et leurs mélanges. Ainsi, nous sommes en mesure de percevoir une grande variété de couleur : bleu, rouge, jaune, vert, brun, etc.
Attention, tous les mammifères n’ont pas la même capacité visuelle. De nombreuses espèces ne voient qu’en noir et blanc (souvent les animaux nocturnes), d’autres ne perçoivent pas certaines couleurs. Par exemple, chez certaines antilopes sibériennes, il est impossible de détecter la couleur orange. Ainsi, lorsqu’un tigre est en approche pour une attaque, il est impossible pour les antilopes de le percevoir à moins qu’il ne fasse un mouvement suffisamment important pour être détecté. À ce moment-là, il est souvent trop tard !
Source image : iNature
En lisant ceci, nous pourrions dire que notre oeil est vraiment très efficace. Détrompez-vous ! Nous sommes loin d'avoir l'oeil le plus efficace du règne animal. Certaines espèces nous battent à plate couture dans le jeu de la vision !
Ultraviolets et infrarouges
Certains animaux sont dits quadrichromatiques ! C’est-à-dire que non seulement ces animaux peuvent voir les trois couleurs de base et leurs mélanges, mais elles peuvent également voir autre chose ! Selon les espèces, ce sont les ultraviolets ou les infrarouges qui seront perçus.
Infrarouges : Il s’agit d’un rayonnement plus énergétique que la lumière visible et est souvent associé à la chaleur. Les animaux percevant les infrarouges sont généralement en mesure de percevoir la chaleur que dégagent les animaux autour.
Source image : Vision prédation
Parmi les animaux pouvant détecter les infrarouges, on pense notamment au python royal qui, grâce à ses fossettes thermosensibles, petits récepteurs spécialisés dans la captation de la chaleur, est en mesure de voir, avec précision, une proie dans son environnement. En effet, l’information captée par les fossettes ou récepteurs thermiques, est envoyée dans l’aire visuelle du cerveau. Le cerveau traduit ceci en image. Le degré de précision de cette technique est hautement élevé. Certains serpents peuvent voir des variations de température de 0,01° C.
Ultraviolets : Il s’agit d’un rayonnement moins énergétique que la lumière visible. On l’appelle souvent lumière noire, car il est impossible (pour nous les humains) de le voir à l’œil nu. Pour nous, ils peuvent être vus par fluorescence à l’aide des fameuses « black-light ». Certains animaux ont toutefois la capacité de voir les rayons UVs directement.
Source image : Comment les oiseaux voient le monde
Nombreux sont les animaux étant en mesure de voir les rayons UVs (arthropodes, oiseaux, certains amphibiens, reptiles et poissons, même certains mammifères). En quoi est-ce utile ? Ce l’est pour la reconnaissance des pairs, pour la séduction et la reproduction, pour la chasse ! Bref, le fait de voir les rayons ultraviolets apporte des avantages non négligeables à ceux qui en possèdent la capacité.
Le sujet de la vision pourrait être couvert pendant des pages et des pages. Bien sûr, il est impossible d’être exhaustif lorsqu’on parle de science. Toutefois, cet article vous a donné un avant-goût sur l’ampleur de ce sens non négligeable dans le règne animal. À vous maintenant de vous renseigner davantage sur le sujet, vous ne serez pas déçus !