La convergence évolutive Comment l’environnement affecte le développement anatomique et structurel ?
11 March 2024
Un grand concept permet d’expliquer que le phalanger volant, marsupial originaire de Nouvelle-Guinée et d’Australie, ait développé le même mode de déplacement que le petit polatouche, rongeur originaire d’Amérique du Nord et d’Europe.
L’évolution
De par sa définition, l’évolution implique la transformation dans le temps d’une caractéristique X ou Y chez les espèces qui la subissent. Par exemple, on qualifierait d’évolution la capacité à marcher sur la terre ferme avec des pattes déambulatoires qu’ont développés les premiers amphibiens terrestres. L’évolution permet aux espèces d’une génération à l’autre de s’adapter à l’environnement changeant dans lequel elles vivent. Ainsi, le descendant est toujours mieux adapté à son environnement que son prédécesseur. Cela lui permet un meilleur taux de survie. Les adaptations peuvent survenir à différents niveaux : anatomique, physiologique, génétique, etc.
L’évolution englobe différents concepts pour expliquer ces transformations. L’un d’entre eux est la convergence évolutive. En quoi cela consiste-t-il ? Qu’est-ce qui la dicte ?
La convergence évolutive
Converger : « Action d’aboutir au même résultat » - Le Robert.
On retrouve ce phénomène dans de très nombreux cas : les nageoires chez les poissons, reptiles et mammifères, la perte des appendices locomoteurs chez les serpents, anguilles et amphisbènes, la position des yeux sur le dessus de la tête chez les hippopotames et les crocodiles. Ceux-ci n’en sont que quelques exemples. Le mode de déplacement du petit polatouche et du phalanger volant est un autre exemple de convergence évolutive.
Chacun sur leur continent, les ancêtres des petits polatouches et des phalangers volants ont vécu une pression provenant de leur environnement qui a favorisé l’apparition de structures anatomiques leur permettant de planer sur des distances importantes. Officiellement, il est impossible de connaître la raison exacte de l’apparition de ces structures. Toutefois, plusieurs hypothèses peuvent être émises : la végétation moins dense, une augmentation du nombre de prédateurs au sol ou encore des prédateurs pouvant grimper aux arbres. Ces éléments, bien que n’étant de simples suppositions, ont été suffisants pour forcer les ancêtres à modifier leur anatomie. Ainsi sont apparus les patagiums, ces structures membraneuses qui relient les pattes antérieures aux pattes postérieures et permettent le vol plané.
Ainsi, en vivant dans des environnements aux contraintes similaires, les polatouches et phalangers volants ont, indépendamment, développer cette capacité de planer afin de maximiser leur chance de survie. C’est là toute la beauté de la convergence évolutive.
Si vous avez bien saisi le concept, on peut donc conclure que la convergence évolutive apparaît chez des espèces n’ayant aucun lien phylogénétique et que ces ressemblances sont le résultat d’un environnement ou de pressions environnementales similaires. Ces caractéristiques communes proviennent d’une évolution totalement indépendante.
Ainsi, le phalanger volant et le polatouche n’appartiennent pas à la même lignée de mammifères. Voici quelques informations intéressantes sur chacun d’eux.
Petit polatouche
Embranchement : Chordé
Classe : Mammifère
Ordre : Rongeur
Provenance : Est de l’Amérique du Nord, Sud du Canada au golfe du Mexique
Mode de vie : Nocturne / Arboricole
Alimentation : Granivore (noix de caryer et de chêne), insectivore
Reproduction : Le petit polatouche est vivipare. Il a en moyenne 4 petits par portée. Il prodigue des soins parentaux à ses petits jusqu’à leur parfaite autonomie.
Faits intéressants :
- Il reflète les rayons ultraviolets.
- Il est menacé par la perte de son habitat en raison de la déforestation.
- Il peut planer sur des distances allant de 20 à 50m.
Phalanger volant
Embranchement : Chordé
Classe : Mammifère
Ordre : Diprotodonte (Marsupiaux)
Provenance : Nouvelle-Guinée, côte est de l’Australie, Tasmanie
Mode de vie : Nocturne / Arboricole
Alimentation : Omnivore
Reproduction : Le phalanger volant est vivipare. Il a 1 à 2 bébés par portée qu’il conserve dans sa poche ventrale, le marsupium, environ 75 jours. Une fois bien développés, les petits grimpent sur le dos de la maman pour se déplacer jusqu’à ce qu’ils soient autonomes.
Faits intéressants :
- Il s’agit d’un animal qui vocalise beaucoup. Lorsqu’il est fâché, il émet un cri très particulier qui peut surprendre.
- Lorsqu’il est effrayé, il sécrète une substance huileuse qui sent les fruits pourris.
- Grâce à ses patagiums, il peut planer sur 50m.