Feuilles

La détermination du sexe par la température Phénomène rencontré chez les reptiles

16 March 2023

Blogue - Article scientifique - La détermination thermique du sexe

Chez certains reptiles, le sexe des petits est déterminé par la température d'incubation.

Qu'est-ce que l'incubation ?

L'incubation est la période où l'embryon se développe et acquiert toutes les structures lui étant nécessaires à sa vie (système digestif, nerveux, phanères, etc.). Tous les animaux se développant dans un oeuf passent par cette période clé.

La température d'incubation varie d'une espèce à l'autre. Par exemple, chez les poussins, on remarque que le développement est optimal lorsque la température de la couveuse se situe environ à 37,5 degrés Celsius. Chez le dragon barbu, celle-ci doit osciller entre 28,5 et 31 degrés Celsius. 

Comment le processus s'effectue-t-il en nature ?

Dans la nature, les animaux pondant des oeufs vont utiliser différentes techniques pour assurer la bonne température d'incubation. Chez les oiseaux, par exemple, l'incubation se fait directement par la couvaison de la mère ou des parents. Cette température est atteinte grâce au transfert de chaleur d'un corps (le ventre du parent) vers un autre (l'oeuf). 

Beaucoup d'espèces toutefois ne donnent pas de soins parentaux et donc, une fois la ponte terminée, s'en retourne à leur vie en laissant leur progéninture derrière eux. Dans ces cas précis, les oeufs sont souvent pondus à couverts, dans le sable ou la terre. Ainsi, selon la profondeur à laquelle ils sont pondus et enterrés, la température d'incubation sera idéale.

Comment fonctionne la détermination thermique du sexe ?

Chez certains animaux ovipares, la température va influencer directement sur la détermination du sexe. Ainsi, tout au contraire de nous, ce ne sont pas les gènes qui auront le dernier mot sur le genre de l'embryon en développement. Ce phénomène est visible principalement chez les crocodiliens et les sauriens (lézards) bien que l'on puisse l'observer chez d'autres espèces ovipares (amphibiens, poissons, tortues).

Lors de la ponte, les oeufs déposés les plus au fond du trou creusé par la femelle seront soumis à des températures plus fraîches alors que ceux pondus plus en surface seront soumis à des températures plus élevées. Il existe deux cas de figure fréquemment observés lorsqu'on parle de détermination thermique du sexe :

1. Les températures élevées donnent une majorité de femelles alors que les températures basses permettent le développement de mâles. Dans ce cas de figure, la chaleur permet la synthèse d'une enzyme qui, à partir d'hormones androgènes (mâles) fabriquera des hormones oestrogènes (femelles) qui joueront ensuite un rôle primordial dans le développement des ovaires. Tout au contraire, lorsque la température est plus fraîche, la synthèse de cette fameuse enzyme ne sera tout simplement pas effectuer. Les hormones androgènes resteront tel quelles et les gonades se développeront en testicules.

2. Les températures extrêmes (très froides ou très chaudes) auront pour résultat de favoriser davantage le développement de femelles alors que les températures médianes donneront principalement des mâles. Ainsi, dans ce cas de figure, les oeufs positionnés au fond et en surface du trou se développeraient plus favorablement en femelles alors que les oeufs situés au centre seraient davantage des mâles.

Bien qu'il existe de nombreuses études, le phénomène de détermination thermique du sexe n'est pas encore parfaitement compris chez toutes les espèces. Il existe encore plusieurs détails à préciser pour bien comprendre ce processus. Toutefois, il est fascinant de voir à quel point les animaux ont évolué pour développer des techniques tout à fait exceptionnelles pour leur survie !

Joanie Asselin, M. Sc.

Joanie Asselin, M. Sc.

Owner and biologist, M.Sc.

Educazoo inc sanctuary

Roxanne Brunelle, B. Sc.

Roxanne Brunelle, B. Sc.

Scientific director and biologist, B. Sc.

Educazoo Inc sanctuary